- La Dernière Chance
- 1) Fat CityDrame de John Huston, avec Stacy Keach (Billy Tully), Jeff Bridges (Ernie), Susan Tyrell (Ona).Scénario: Leonard Gardner, d'après son romanPhotographie: Conrad HallDécor: Richard SylbertMusique: Kris KristoffersonMontage: Walter Thomson, Margaret BoothPays: États-UnisDate de sortie: 1972Technique: couleursDurée: 1 h 35RésuméÀ trente ans, Billy Tully, ancien boxeur, est une épave. Il rencontre un jeune boxeur et le convainc qu'il peut réussir dans ce métier. Lui-même remonte sur le ring. Il gagne un match qui est pourtant sa plus grande défaite.CommentaireCe film de la vieillesse de Huston ne semble pas mis en scène tant sa façon d'aborder les situations est évidente ; la photo de Conrad Hall, poisseuse et «banale», est pourtant travaillée avec une compréhension et un amour du film qui touchent à la symbiose ; les acteurs sont si justes qu'on ne peut imaginer qu'ils sont dirigés. Toutes les scènes, drôles ou tristes, sont symptomatiques d'un mal à vivre qui rend les protagonistes pathétiques jusqu'à la nausée. Huston manie l'identification avec un sens tragique de la déconfiture humaine. Si nous sommes de tout cœur avec Billy «contre» son adversaire pendant le match, il suffit d'un plan où l'on voit celui-ci pisser du sang dans un chiotte pour qu'une fraternité pitoyable nous unisse à tous deux. Que dire d'un tel film, sinon qu'on y ressent l'émotion et l'abandon qui passent dans les dernières toiles de Rembrandt.Die Letzte ChanceDrame de Léopold Lindtberg, avec E.G. Morrisson (major Telford), Raymond Reagon (Braddock), John Hoy (Johnny), Luisa Rossi (Tonina).Scénario: Richard SchweizerPhotographie: Émile BernaMusique: Robert BlumMontage: Hermann HallerPays: SuisseDate de sortie: 1944Technique: noir et blancDurée: 1 h 40RésuméItalie, septembre 1943. Un Anglais et un Américain, prisonniers de guerre évadés, sont recueillis par un curé de village qui fait passer en Suisse tous ceux qui fuient les Allemands. Aidés par un aviateur anglais, ils conduisent un groupe de réfugiés de dix nations différentes pour gagner la Suisse par la montagne. Le sacrifice de l'un d'eux permettra au groupe d'atteindre la liberté.CommentaireFilm témoignage et œuvre de circonstance, c'est sans doute l'unique production suisse d'avant 1968 retenue par l'histoire du cinéma. Encore est-ce probablement dû plus à l'immense succès populaire qui fut le sien qu'à un scénario très mélodramatique ou à une réalisation plutôt esthétisante. Mais il est vrai que ce film reflète bien l'état d'esprit de l'Europe de 1945 et annonce la Bataille du rail et les films de Roberto Rossellini. Lindtberg, ancien acteur et élève de Erwin Piscator, auteur de quelques autres films très médiocres, restera l'homme d'un seul film.
Dictionnaire mondial des Films. 2014.